L'élégance du hérisson ( 4 )

Publié le par Anais


Ados





« Mes camarades de classe se défoncent à l’ecstasy comme on gobe des Michoko et, le pire, c’est que là où il y a de la drogue, il y a du sexe. Ne soyez pas étonnés : aujourd’hui, on couche très tôt. Il y a des sixièmes (bon, pas beaucoup, mais quelques-uns quand même) qui ont déjà eu des relations sexuelles. C’est navrant. Un, je crois que le sexe, comme l’amour, est une chose sacrée. Je ne m’appelle pas de Broglie mais si j’avais vécu au-delà de la puberté, j’aurais eu à coeur d’en faire un sacrement merveilleux. Et de deux, un ado qui joue à l’adulte reste quand même un ado. Imaginer que se défoncer en soirée et coucher va vous bombarder personne à part entière, c’est comme croire qu’un déguisement fait de vous un Indien. Et de trois, c’est quand même une drôle de conception de la vie que de vouloir devenir adulte en imitant tout ce qu’il y a de plus catastrophique dans l’adultitude... Moi, avoir vu ma mère se shooter aux antidépresseurs et aux somnifères, ça m’a vaccinée pour la vie contre ce genre de substances. Finalement, les ados croient devenir adultes en singeant des adultes qui sont restés des gosses et fuient devant la vie. C’est pathétique.»


Publié dans Barbery - Muriel

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